Pays

Nos Pays d'interventions

GPI-Paludisme

Le Togo est le pays pilote de mise en œuvre de cette initiative. Pour le compte du Togo, à travers cette initiative, en tant qu’organisation de la société civile, Global Health International Institute (Gh2i) veut contribuer à sa manière, à la consolidation du développement social et le renforcement des mécanismes d’inclusion conformément à l’axe stratégique 3 du PND 2018-2022, en mobilisant des ressources pour soutenir des actions dans les secteurs de l’eau et assainissement et de la santé au Togo.

État des lieux

Au Togo, le paludisme reste toujours endémique et demeure au premier rang des pathologies parasitaires rencontrées en termes de morbidité et de mortalité. Selon le rapport annuel 2019 du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le paludisme a représenté en moyenne 36% des consultations externes, 74% au niveau communautaire et 20 % des hospitalisations dans les formations sanitaires. Les décès dus au paludisme en hospitalisation ont occupé une proportion de 12 %. La morbidité et la mortalité hospitalières étaient respectivement de 202,5 pour 1000 habitants en 2019 contre 185,7 pour 1000 en 2018 et de 17,2/100000 en 2019 contre 12,2/100000 en 2018. Les cas de paludisme grave ont représenté 2,3 % des cas.  Les enfants de moins de 5 ans continuent de payer le plus lourd tribut. Parmi les 12% de décès dus au paludisme enregistrés dans les centres de santé du pays, 73% sont des enfants de moins de 5 ans. Les résultats de l’enquête sur les indicateurs du paludisme de 2020 révèlent que 25% des enfants âgés de 6 à 59 mois étaient positifs au parasite du paludisme.

Stratégies de lutte contre le paludisme au Togo

Pour renverser les tendances le gouvernement fait des efforts avec ses partenaires en développement pour améliorer la gestion du paludisme dans les districts sanitaires à travers (i) le renforcement des compétences des prestataires de soins de santé en matière de contrôle du paludisme, (ii) le traitement gratuit du paludisme pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes dans les établissements de santé et dans les communautés par les agents de santé communautaire.

Toutefois, les mesures de prévention de la maladie dans les communautés restent jusqu’à présent insuffisantes. Celles-ci incluent la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) dans le cadre des activités du Fonds mondial à l’aide de campagnes foraines ou dans des établissements de santé lors de consultations prénatales.

Une analyse sectorielle du ministère de la Santé, à la suite de l’évaluation de la mise en œuvre du dernier Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2006-2010, a révélé l’impact modeste des interventions menées jusqu’à présent au Togo. De même, les résultats de la dernière enquête sur les indicateurs du paludisme menée en 2020 dans le pays par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques en collaboration avec l’Institut National d’Hygiène (INH) montrent une tendance stationnaire.

En effet, cette enquête a révélé des chiffres particulièrement préoccupants concernant le faible taux d’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides distribuées gratuitement à la population dans le cadre des activités du Fonds Mondial au Togo. La proportion d’enfants de

moins de 5 ans qui ont dormi sous une MID la nuit précédant l’interview a légèrement diminué de 70% en 2017 à 67% en 2020 pour une cible de 90%.

Cela expliquerait en partie, la forte circulation communautaire du parasite et la persistance de l’incidence et de la mortalité élevées du paludisme dans le pays, avec certes quelques disparités régionales.

En dehors du faible taux d’utilisation de la moustiquaire imprégnée, des facteurs environnementaux contribuent également à la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme et à l’exposition des populations à la piqûre du vecteur . Il est une évidence aujourd’hui que la santé des populations est tributaire des conditions climatiques et environnementales dans lesquelles elles vivent. Plusieurs études attestent aujourd’hui, le rôle déterminant des facteurs environnementaux dans la survenue, la prolifération et l’exposition de l’homme à certaines maladies endémiques comme paludisme.

La présence des gites larvaires et la non-protection des chambres de l’entrée des moustiques contribuent en majeur partie à la prolifération des moustiques et la circulation communautaire du parasite de la maladie, le plasmodium falciparum. Les gites larvaires sont constitués, la plupart du temps, par des eaux stagnantes, la mauvaise gestion des eaux usées, conséquences d’une insuffisance de couverture des ouvrages d’assainissement d’eaux usées et du faible accès des ménages aux services d’hygiène et d’assainissement de base. Il ressort du dernier rapport de l’OMS et des Nations Unies sur l’eau que la faiblesse des systèmes gouvernementaux ainsi que le manque de ressources humaines et des fonds compromettent la fourniture de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les pays les plus pauvres du monde et entrave les efforts visant à assurer la santé pour tous.